Crise ouverte au sein de l'agglo : un vice président claque la porte

Texte de l'article de la Dépêche du Midi du 2 octobre 2024 (sans illustration)

Publié le 02/10/2024 à 05:12 par la DDM (R.B.)

L’essentiel : La démission de Christophe Hérin, vice-président de l’agglomération, met en lumière les problèmes de gouvernance de cette intercommunalité dirigée par Paul Salvador, mis en examen au printemps dernier et placé sous contrôle judiciaire.

 

"Bien à vous pour certains, salutation pour d’autres". La formule de politesse au bas de la lettre envoyée le 15 septembre dernier par Christophe Hérin, vice-président de l’agglomération Gaillac Graulhet à l’ensemble des élus communautaires est explicite. L’ambiance n’est décidément pas au beau fixe dans cette intercommunalité où ses membres ne sont pas prêts de passer leurs vacances ensemble. Dans ce courrier, Christophe Hérin explique les raisons qui le poussent à démissionner de son poste tout en restant "conseil communautaire actif représentant 1 070 Riviérois", écrit le maire de Rivières. Les reproches faits par le vice-président démissionnaire concernent la gestion et le management du Président Salvador, mis en examen le 31 mai pour corruption, prise illégale d’intérêt, favoritisme, déclaration mensongère ou trompeuse à la HATVP et placé sous contrôle judiciaire. Ce contrôle judiciaire a depuis été allégé pour lui permettre de notamment revenir au siège de l’agglo à Técou.

"Le président a eu une position fluctuante. Dans un premier temps il nous indique qu’il ne va pas finir son mandat. Nous sommes alors plusieurs à travailler sur les options d’une fin de mandature apaisée. Le 8 juillet, il reviendra sur ses propos pour affirmer que finalement il reste. C’est regrettable", indique Christophe Hérin. En effet, lors d’une réunion de l’exécutif en juin autour de Martine Souquet vice-présidente et maire de Gaillac, 15 vice-présidents tentent de tirer les conséquences de cette affaire. 10 d’entre eux, dont Martine Souquet, souhaitent alors que le président se mette en retrait. Ils seront 4 à envisager de démissionner. Début juillet, la décision de Christophe Ramond, président du conseil départemental du Tarn, de retirer les délégations de Paul Salvador en tant que vice-président en charge du Tourisme, suite à sa mise en examen, rebat les cartes. Paul Salvador vit cette décision comme une nouvelle injustice. Il clame son innocence depuis le début de cette affaire. C’est donc un Salvador combatif bien décidé à toujours présider l’agglo, qui, depuis juillet, s’engage à poursuivre son mandat jusqu’à son terme. Les velléités des membres de l’exécutif se sont tues. Seul, Christophe Hérin est allé au bout de cette démarche. "Par ailleurs, le pilotage à vue où trop de décisions sont modifiées sans la moindre concertation quand elles ne finissent pas carrément aux oubliettes sans que l’on sache pourquoi, sont pour moi inacceptables", ajoute Christophe Hérin. Aujourd’hui simple conseiller communautaire, il prend date : "Lorsque des vents plus favorables souffleront pour un projet de territoire écrit, partagé, collectif et ambitieux ainsi que sobre, sincère, démocrate et convivial, je me proposerai d’être des vôtres pour le construire, le porter et l’aboutir" Ce n’est pas demain la veille que cette agglomération d’importance sera un long fleuve tranquille.